Le Havre – New York : la transat du Grenelle de la Mer

Communiqué commun BLOOM, GREENPEACE, FONDATION NICOLAS HULOT, WWF, ROBIN DES BOIS

Le 16 juillet 2009 au Havre, le président de la République avait, dans un discours prometteur, relancé la vocation maritime de la France. S’inspirant des conclusions du Grenelle de la Mer, il affirmait que l’avenir de l’humanité dépendait de la mer. En vue de consolider l’avenir de la pêche dans le monde et par conséquent la sécurité alimentaire, M.Sarkozy insistait sur la nécessité de protéger les ressources halieutiques dans le cadre d’une pêche responsable.

Les ONG regroupées au sein de la plate-forme fondée à l’occasion du Grenelle de la Mer souhaitent que le président français porte aussi ces engagements à New York, à la tribune des Nations Unies, à l’occasion de son Assemblée Générale des 21 et 22 septembre 2009.

Des engagements à relayer à New York
Les activités de pêche dans les eaux internationales doivent être maîtrisées grâce, en particulier, à une meilleure implantation et coordination des Organisations Régionales de Pêche (ORP). L’organisation d’une police internationale des mers, telle qu’elle a été validée par le Grenelle de la Mer, pourrait en effet contribuer à l’éradication de la pêche illégale de grande envergure.

La protection internationale du thon rouge dépend désormais de la maîtrise de son commerce transfrontalier.

La pêche responsable doit aussi s’attacher à définir de nouvelles régulations pour les captures de poissons des grands fonds qui sont des habitats remarquables, fragiles et méconnus, maillons fondateurs de la biodiversité marine. Les sites particulièrement sensibles comme les monts sous-marins, les coraux profonds, les sources hydrothermales doivent être protégés de toute extraction et prédation. Ces nouvelles régulations doivent inclure la suspension de la pêche aux poissons des grands fonds dans les eaux internationales en l’absence d’études d’impact prouvant la viabilité de cette pratique.

Le Grenelle de la Mer a aussi engagé la France à promouvoir un réseau d’aires marines protégées atteignant 20% des eaux placées sous sa souveraineté. La moitié de la superficie globale de ces aires marines doit être classée comme réserve de pêche. Les ONG rappellent que cette ambition doit être étendue à l’Océan Mondial, y compris en Arctique et autour du continent Antarctique, à la haute mer et aussi intégrer les milieux littoraux comme les mangroves qui peuvent contribuer à protéger les populations des conséquences dévastatrices des catastrophes naturelles.

Le Grenelle de la Mer s’est engagé à ce que la France mette en œuvre une planification échéancée des différentes sources de pollutions d’origine tellurique. Il serait positif que la voix de la France porte cet objectif au niveau mondial en tenant compte des spécificités des sous-continents et des régions et de l’impératif de solidarité.

L’innovation et la solidarité doivent aussi s’exercer dans le domaine social et environnemental du démantèlement des navires.

A l’issue du Grenelle de la Mer, la France s’est engagée à signer et à mettre en œuvre toutes les conventions internationales liées au transport maritime, aux conditions sociales à bord des navires et à la prévention des pollutions. Cette conformité aux accords internationaux doit évidemment être appliquée en priorité au niveau national, mais elle doit être promue au sein de la communauté internationale.

A New York, il y a donc l’opportunité de relayer au niveau international les orientations du Grenelle de la Mer et de défendre les engagements majeurs auprès de tous les Etats et de tous les peuples, qu’ils aient un littoral ou pas. A la veille de l’année internationale de la biodiversité, le discours de M.Sarkozy à la tribune des Nations Unies permettra de mesurer la conviction de la France et sa détermination à protéger les océans, tout comme sa volonté de respecter et d’essaimer les engagements du Grenelle de la Mer.