De la désobéissance civile ... 






Mardi 17 octobre 2012 - au petit

« Il est plus désirable de cultiver le respect du bien que le respect de la loi. » – David Thoreau.

De la désobéissance civile …

Mardi 17 octobre 2012 – au petit matin. Plus de 500 gendarmes et CRS, plusieurs hélicoptères, plusieurs dizaines de véhicules étaient mobilisés : une zone en quasi état de siège par les forces de l’ordre. Depuis mardi matin, les militants installés dans la ZAD de Notre Dame des Landes sont confrontés à une opération d’expulsion militaire, d’une ampleur sans précédent. Pourquoi ? Parce que la préfecture a jugé qu’il était temps, pour le groupe Vinci, de se mettre en condition de pouvoir commencer les travaux de la route d’accès du futur aéroport.
Un aéroport dont les riverains ne veulent pas, un aéroport qui n’est pas nécessaire. Un projet pharaonique, qui vient contredire tous les scénarios de transition énergétique ! A l’heure où il est urgent de réduire nos émissions de gaz à effet de serre, favoriser le développement du trafic aérien apparaît comme un objectif incohérent, en particulier lorsque le projet vient concurrencer des terres agricoles.

Ce samedi 20 octobre rassemblement à Nantes 11h place Morand pour dénoncer l’occupation militaire de #NDDL

Pour tout savoir sur le projet NDDL : http://acipa.free.fr/
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Jeudi 11 octobre 2012 – sortie de la Cour d’appel de Reims. Les neuf militants de Greenpeace ayant pénétré dans la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine le 5 décembre 2011 (http://energie-climat.greenpeace.fr/nucleaire-au-coeur-du-reacteur-liveblog) viennent d’entendre l’arrêt rendu par la cour : 6 mois de prison avec sursis pour chacun d’entre eux. Le tribunal vient de condamner des citoyens pour avoir mis à jour un problème de sécurité nationale. Ils ont démontré que la sûreté des centrales n’était qu’illusion, en échange ils sont condamnés à de la prison pour violation de domicile. Greenpeace a décidé d’aller devant la Cour de cassation pour défendre non seulement nos militants mais aussi toutes les personnes qui pourraient être amenées à désobéir à la loi quand notre démocratie n’offre pas d’autre recours.

Mardi 17 octobre 2012 – Bourg en Bresse. Tribunal correctionnel : procès de deux militants de Greenpeace poursuivis pour le survol en parapente, en mai, de la centrale nucléaire du Bugey (http://energie-climat.greenpeace.fr/action-survol-de-la-centrale-du-bugey-en-paramoteur) . Le premier militant, Kai Emmanuel Von Stietencron, de nationalité allemande, âgé de 29 ans et médecin de profession, devait comparaître pour « survol volontaire par le pilote d’un aéronef d’une zone interdite », infraction passible d’un an d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende. Le second, Jonathan Palais, 33 ans, est poursuivi pour « complicité » du même délit et encourt donc la même peine. Jonathan est poursuivi, car il s’était présenté à l’accueil de la centrale, pour faire la liaison entre Greenpeace et les autorités. Selon les gendarmes, il voulait prendre des nouvelles de son camarade. Il risque donc 1 an de prison pour cela. Le procès a été renvoyé au 6 février 2013.

Vendredi 7 septembre 2012 – Paris. Pierre-Emmanuel Neurohr est mis en examen et incarcéré à la prison de la Santé pour avoir tenté d’empêcher un avion de décoller de Roissy le 5 septembre. Ses actions symboliques étaient non violente. Il s’est simplement placé sur la piste, devant l’avion, « à mains nues », pour protester contre les émissions massives de CO2 du trafic aérien. Il a été condamné à 3 mois de prison avec sursis. Sa peine a été assortie d’une période de mise à l’épreuve de 2 ans « avec interdiction de s’approcher de toute zone aéroportuaire française ». Il a par ailleurs été condamné à 1000 euros d’amende et à verser 2.828 euros de dommages et intérêts à Air France et Aéroports de Paris.

Des situations parmi d’autres… qui ont malheureusement en commun la volonté de réprimer la mobilisation.

Débauche policière voire militaire, réquisitions de peines de plus en plus lourdes.
Envers des militants, des citoyens, qui ont refusé de se soumettre à une situation qui leur parait injuste, injustifiée, injustifiable.
Ils ont désobéi, après avoir tenté tous les recours offerts par la Loi. En menant des actions non-violentes, légitimes, même si elles peuvent être illégales.

Leurs actes sont publics, assumés, symboliques. Leurs actes visent à faire évoluer les décisions des politiques.

Alors que le projet de l’aéroport de Notre Dame des Landes date des années 60. Que la construction des réacteurs nucléaires français date des années 50, ils sont encore mobilisés aujourd’hui. Des combats qui perdurent depuis des dizaines d’années … Parce qu’ils savent qu’une transition énergétique, écologique, qu’une transition urbaine prend du temps.

Parce qu’ils sont conscients que tous les changements n’arrivent pas immédiatement (ou « maintenant » comme voudraient le croire certains politiques) … Ils resteront mobilisés. Nous resterons mobilisés.
Car nous croyons que Gandhi avait raison : « If the people lead, the leaders will follow. »