Une grave erreur

Mise à jour du 18 juin

Vous l’aurez peut-être appris dans les médias : Greenpeace International a fait l’objet d’articles publiés dans la presse, internationale mais également française, suite à une perte financière.

Cette perte qui a eu lieu sur le marché des taux de change se monte à 3,8 millions d’euros. Greenpeace International a en effet pour mission de répartir des budgets entre les bureaux qui ne sont pas en capacité de s’autofinancer. Pour ce faire, elle reçoit de l’argent des bureaux qui ont les moyens d’aider les autres, dans des devises différentes, et le reverse aux pays prioritaires dans leur monnaie nationale, notamment nos bureaux situés en Asie du Sud-Est ou en Afrique, par exemple. Afin de se protéger des fluctuations des taux de change, Greenpeace, comme la plupart des organisations globales, passe des contrats avec des sociétés spécialisées pour acheter des devises à taux de change fixes.
C’est là que cette grave erreur a été commise : la signature d’un contrat mal ficelé sans respect des procédures internes. Cela a eu pour conséquence la perte de 3,8 millions d’euros. Une somme énorme sur le budget annuel de 300 millions d’euros.

Est ce que Greenpeace France est concernée ?

Financièrement, non. Greenpeace France et son budget national ne sont pas concernés par ce type de problématique de taux de change, et n’a donc pas de pertes à déplorer. En France, Greenpeace n’a pas recours au type de contrat évoqué ci-dessus.

Moralement, oui.
Lorsque nous avons appris cette nouvelle, nous avons été choqués, heurtés et en colère. De voir qu’une erreur pareille puisse être commise sans qu’une chaîne de direction ne détecte le danger. Nous sommes les témoins impuissants d’un échec collectif de gouvernance.
Nous avons été attristés, honteux, de constater que notre organisation a perdu cette somme que nous devons uniquement à nos adhérents dans des flux financiers si contraires à notre éthique, aux valeurs que nous défendons.

Aujourd’hui, Greenpeace International a pris des mesures pour que cette grave erreur ne puisse plus se reproduire. Une enquête interne est toujours en cours et le principal responsable de cette erreur ne travaille plus pour Greenpeace.
De nouveaux processus de décisions, d’accords, de signatures sont d’ores et déjà mis en œuvre. Greenpeace International a également pris la décision de combler cette énorme perte sur les deux à trois ans à venir, en réduisant ses dépenses d’infrastructure, sans toucher à celles dédiées aux besoins de campagne.

Car notre objectif reste, et restera, de dénoncer les crimes environnementaux et ce but ne doit pas être affecté par cette immense erreur de jugement.

Greenpeace existe uniquement grâce à la confiance de ses adhérents.
Pour préserver son indépendance, Greenpeace n’accepte aucun financement de la part des gouvernements ou des entreprises. C’est pourquoi, depuis 40 ans, nous comptons sur le soutien de millions de citoyennes et de citoyens d’un bout à l’autre de la planète. Nous sommes conscients de la valeur de leur engagement et nous sommes prêts à leur montrer qu’ils ont raison de nous faire confiance.

Pour répondre aux questions posées dans les commentaires sous ce billet, des précisions. Une enquête interne est en cours, et dans l’attente des résultats aucune démarche juridique n’a été entamée. Le contrat à été signé en 2013 et courait jusqu’en 2014 mais Greenpeace International a constaté l’ensemble de la perte sur l’année 2013.