Les armes nucléaires sont les seules armes de destruction massive qui n’ont pas encore été explicitement interdites par un traité international. Les armes biologiques ont été interdites en 1972 et les armes chimiques en 1993, par exemple. Avec le vote d’hier à l’ONU, la donne pourrait peut-être changer.

Désarmement

Désarmement nucléaire : décision historique à l’ONU

Les armes nucléaires sont les seules armes de destruction massive qui n’ont pas encore été explicitement interdites par un traité international. Les armes biologiques ont été interdites en 1972 et les armes chimiques en 1993, par exemple. Avec le vote d’hier à l’ONU, la donne pourrait peut-être changer.

 

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Hier, jeudi 27 octobre, l’Assemblée générale de l’ONU a voté en faveur d’une résolution non contraignante selon laquelle l’Assemblée « décide de convoquer, en 2017, une conférence des Nations unies afin de négocier un instrument légalement contraignant pour interdire les armes nucléaires et parvenir à leur complète élimination ».

Cette résolution inédite a été adoptée par 123 voix sur les 193 membres que compte l’Assemblée – soit une majorité écrasante. Ce qui envoie un signal positif.

Sans surprise, les pays possédant l’arme nucléaire comme la France ont voté contre. Pourtant, au même moment, 101 parlementaires français s’étaient mobilisés pour demander un referendum sur le désarmement nucléaire.

Une avancée majeure

Près de 25 ans après la fin de la deuxième Guerre mondiale, on estime qu’environ 16 300 armes nucléaires sont encore disséminées dans 98 sites, dans 14 pays différents. Plutôt que de désarmer, les neuf États possédant l’arme nucléaire continuent de dépenser des fortunes pour entretenir leur arsenal. La France, par exemple, y aurait consacré plus de 300 milliards d’euros depuis les années 1960.

Tant que les armes nucléaires existeront, nous vivrons sous la menace d’une catastrophe accidentelle ou délibérée

Si ces armes étaient utilisées, les conséquences humanitaires seraient dramatiques, d’autant plus qu’aucun État ou organisation ne serait en mesure d’apporter de l’aide aux populations touchées.

Les précédents processus onusiens montrent qu’un traité d’interdiction des armes nucléaires aurait nécessairement des répercussions sur les pays non signataires. Un tel accord obligerait les États à prendre clairement position pour ou contre ces armes, et donnerait lieu notamment à des débats publics aussi bien lors d’autres réunions internationales que dans chaque pays.

L’interdiction des armes nucléaires permettrait également de réduire la valeur attribuée à ces armes et de « mettre au ban », en quelque sorte, la possession de ces armes mais aussi leurs détenteurs.

Bien entendu, ce traité, s’il voit le jour, ne permettra pas à lui seul de faire disparaître du jour au lendemain les armes nucléaires, les plus dangereuses jamais inventées par l’être humain. Et l’actualité nous rappelle sans cesse cruellement que des armes pourtant interdites, dont des armes chimiques, continuent à être utilisées régulièrement dans de nombreux conflits. Cependant, nous voulons voir dans l’adoption de cette résolution, et surtout dans la majorité écrasante qui l’a soutenue, une prise de conscience de la communauté internationale de la nécessité de désarmer, et une lueur d’espoir pour vivre un jour dans un monde plus pacifié.